On ne naît pas champignon, on le devient!
Petit article spécial pour la fin de la première phase de notre culture mycicole… Car oui, nos avons enfin fini d’ensemencer nos myceliums. Viens ensuite la période d’incubation; variable selon les variétés de champignon, la méthode d’inoculation pratiquée, les essences de bois, le diamètre de la bûche…
Petit récapitulatif
On a inoculé sur des bûches le mycélium en chevilles :
- de shiitaké sur 3 branches et 1/2 de frêne.
- de pleurote gris sur 3 branches (2 frênes et 1 peuplier tremble) et les « miettes » du sac sur 2 petites branches de peuplier tremble.
Pour le mycélium sur grains de Pioppino, 1/6 du sac (d’environ 1,5kg) a été inoculé dans des chevilles (expérimentation en cours) et 1/6 dans 6 branches de peuplier tremble.
Expérimentation réussie !!!
Comme évoqué ci-dessus, le test d’inoculation des chevilles de bois avec le mycélium sur grains de Pioppino a bien fonctionné et même assez rapidement. En une semaine, le blanc colonisait déjà les 140 tourillons. On a quand même attendu 4 semaines pour ensemencer nos 4 branches de peupliers.
Dans le même bain…
Il nous reste à transformer les 4/6ème du sac de mycélium sur grains de pioppino. Pour ce faire, on avait préparé un substrat placé en mode « pasteurisation » à froid par fermentation. On avait mis les copeaux dans une poubelle avec des assiettes en plastique et un pot par dessus pour les maintenir dans l’eau. Seulement, au bout de 2/3 jours la pression a fait gonfler le couvercle, cassant au passage une assiette. On a donc continué en laissant la poubelle semi-ouverte.
Il n’empêche, le substrat et les bouts de bois mis à la trempette, sentent l’odeur du purin. Dix jours plus tard, on place le tout à égoutter (le substrat dans des nappes, les bouts de bois sur grillage) jusqu’au lendemain.
L’étape finale : le lardage
Dixit Larousse, c’est le : semis du blanc dans le substrat destiné à la culture du champignon de couche.
Ceci étant, on n’a pas trouvé d’information précise sur le protocole à employer pour la culture de couche dans les bois.
Déjà, notre producteur (La Mycophère) conseille un taux d’ensemencement (…) d’environ 20 % du substrat pour l’extérieur. Pour la suite, on pense répartir le mycélium sur 3 couches d’environ 5cm.
Avant tout, on décide de creuser 5cm de profondeur sur un peu plus d’1m². On place nos bouts de bois puis une couche de carton. On poursuit en réalisant des lasagnes substrat/mycélium. Et puisque la météo n’est pas hyper favorable (pluie et fraîcheur) on bâche le tout.
Et après ?
Pendant phase d’incubation, les bûches peuvent être entassées mais il faut éviter qu’elles sèchent. « Le pourcentage d’humidité dans le rondin doit se situer autour de 40 % lors de l’incubation et un peu au dessus de 35% le reste du temps. L’humidité ne doit pas descendre en dessous de 30 % en tout temps » (cf. Violon et Champignon). La colonisation du bois prend 3 à 6 mois pour les pleurotes et 12 à 18 mois pour les shiitakés.
Pour accélérer la fructification, on peut faire tremper les bûches une nuit dans l’eau fraîche avant de les déplacer (étape obligatoire pour les shiitakés).
Après cette période, on doit espacer les bûches. On peut soit les enterrer d’un tiers dans le sol (pour qu’elle puisse capter l’eau) soit les mettre simplement debout.
Mais pour le moment, on attend…