On ne niaise pas avec la puck
Ok, on hésite sur certains chantiers… Ben, on taponne quand même, juste moins vite qu’on souhaiterait. Si on met le doigt sur le bobo (toujours le même) : on a de la misère à aménager le site par manque de moyen et/ou de matière. Okay! bien qu’on ait l’impression de se casser le bicycle : à tout problème, des solutions…
Il va falloir être vite sur ses patins car il va pleuvoir à boire debout. Et pour pas crisser devant les soucis (qui fleurissent enfin!), on s’est dit qu’un article à l’accent québecois, ça allégerait les propos.
Mais revenons plutôt à nos grenouilles…
On constate comme une amanchure de broche à foin
Pour faire simple : il ne reste que deux poteaux suffisamment longs (dont une poutre) pour faire office de chevrons. Ça va être juste pour faire tenir un toit. En plus, il faut compenser leur hauteur pour soutenir la pente (dans l’idéal, on aurait préféré construire une charpente type fermette mono-pente… voilàvoilàvoilà… ça c’est dit…).
Pas le temps de tergiverser, car la pluie vient déjà nous arroser. On ajoute quelques planches pour faire tenir les bâches et ça tient… un peu. On doit régulièrement vider les poches d’eau et retendre l’ensemble. Mais la météo, n’a pas dit son dernier mot! Après la pluie, un peu de soleil puis beaucoup de vent!!!
Alors ok, pour arrêter de perdre notre temps à protéger au lieu de réparer (la caravane) on n’a pas d’autres choix que d’utiliser les tôles. Et puis, on se dit qu’on pourrait récupérer l’eau pour alimenter l’espace aquatique.. mais là, c’est pas le moment de penser! Il faut nettoyer, reboucher les trous des tôles et surtout trouver un moyen pour les accrocher.
Alors on va bizouner pour s’abrier
C’est avec l’aide de Gilles, que la couverture prend forme. Après avoir passé 2 heures à bidouiller pour ajuster l’ensemble, on peut enfin mettre les tôles. On ne va pas décrire toutes les manipulations ni le nombre de bouts de bois nécessaires (il suffit de regarder les photos pour comprendre…) mais heureusement la force de la cale astucieuse était avec nous.
Grâce aux tirefonds gracieusement apportés et fixés (avec une agilité circassienne) par Gilles, une bonne partie des tôles sont posées.
Pour terminer l’ouvrage, il nous faut ajouter une ligne de tôle. Le problème, c’est que nos morceaux de bac-acier sont trop petits pour être fixés correctement (faut pas que le vent puisse les soulever). Aussi, on remercie énormément Gilles, qui est venu une seconde fois avec 3 tôles taillées pour la circonstance, des tiresfonds et autres visseries pour terminer le chantier et stabiliser l’ensemble. Il y a quelques ajustements à faire mais franchement, on s’en tire carrément bien!
Désormais, il faut rapidement mettre des gouttières pour éviter que le ruissellement n’endommage le terrassement. À peine le temps d’ajouter quelques cales (qui remplacent la planche de rive qu’on n’a pas) pour recevoir la gouttière que… Woups! Too late…. la pluie est de retour. On tente de poser une partie de la gouttière mais c’est vraiment compliqué. L’averse s’installe et on ne pourra pas faire mieux (c’est ce qu’on appelle travailler avec précipitations). Comme ça fuit, on met des bâches et on place un réservoir à la naissance. On a bien fait, car dès le lendemain on constate qu’il déborde sérieusement. On tente une seconde fois de placer le tout plus proprement, mais il pleut, il mouille, c’est la fête à la grenouille. Donc, désabusé, on conclut qu’il faudra terminer le lendemain.
On a la falle basse
C’est toujours un peu agaçant (et angoissant) de voir nos voisins foncièrement défricher la haie (surtout celle qui est mitoyenne et proche de la Pépibouturière). Effectivement, nous n’avons pas les mêmes objectifs et on ne pourra pas compenser l’étendu des dégâts… Mais nos arbres sont déjà assez grands pour accueillir un bout de faune. D’ailleurs, le chant des oiseaux (qu’on répertorie actuellement) nous rassure, si ce n’est sur le devenir de l’humanité, au moins sur le sens de nos actes.
On fait le tour du bloc
On est toujours émerveillé par les insectes peuplant le lieu. Ci-après, une larve de lunule (Phalera bucephala), le vulcain (Vanessa atalanta) et une punaise des bois (Pentatoma rufipes).
Eux aussi sont la preuve qu’un oasis « même petit » peut abriter la diversité. Et puis, en les observant, c’est comme si on participait à la quête d’un naturaliste dont le but serait de trouver des espèces rares (ou mieux : inconnues).
D’ailleurs en rangeant (encore) notre tas de bois, on tombe sur une salamadre tachetée. C’est la deuxième espèce d’amphibien urodèle présente sur la liste rouge mondiale des espèces menacées de l’UICN, que l’on découvre ici (après le triton marbré). On se dit qu’en prenant de temps de les identifier, on œuvre en quelque sorte à leur conservation.
Et bien sûr, on repose les bouts de bois, tels qu’ils étaient (ou presque). Pour finir, même si il n’est pas en voie de disparition, on présente le crapeux épineux (Bufo spinosus) qu’on a dérangé en déplaçant une planche (en contre-bas du terrain).
On a tripé au boutte
Oui, on bloque toujours sur la capucine. C’est juste que c’est terriblement beau et qu’il y a tout plein de vie dedans !
Pour ce shooting, on a sélectionné quelques spécimens. Et même si il y a plus de ravageurs que de pollinisateurs, ils n’ont finalement pas causé de gros dégâts : une chenille de piéride du chou, une limace grise?, un cousin (mâle de Tipula paludosa), une abeille, une punaise verte (larve de Nezara viridula).
Bon, on ne bloque pas que pour le plaisir de l’observation… En réalité, on cherche des graines (et c’est un peu comme chercher une aiguille dans une botte de foin!). C’est que l’an passé, malgré l’ampleur des capucines, aucune ne s’est ressemée. Donc on préfère les récolter avant qu’elles ne tombent au sol (et l’an prochain, on sèmera aussi des variétés vivaces et rustiques).
En y regardant de plus près, on pense avoir compris comment les capucines arrivaient à s’étaler autant. Ses tiges rampantes, sorte de stolon, se propagent au sol. On remarque parfois une inflorescence qui, plus que de prolonger le sujet, le réitère entièrement. De petites racines secondaires adventives semblent consolident leur assise pour développer ensuite des pétioles flexibles et grimpantes. Et bien sûr, au bout d’une fleur née la graine (le plus souvent par groupe de 3), qu’il est bien difficile à trouver dans ce cafouillis végétale.