La spirale aromatique

La spirale aromatique

Symbole de la permaculture, ce type de culture sur butte, de figure fractale, crée sur une zone restreinte, un espace tridimensionnel favorisant des microclimats. Elle permet de produire et de rassembler en un lieu des plantes aromatiques aux besoins différents. Donc ça, c’est l’idée. Maintenant, on passe à la maçonnerie à défaut de ne pouvoir faire léviter les cailloux.
Au moment d’estimer le volume et la quantité nécessaire à sa construction (donc dès le début), on a décidé de ne pas compter! Pas naïf, on était conscient que l’opération serait laborieuse.

Rien que d’imaginer le nombre de brouette de terre, d’argile, de sable et de cailloux…. sans compter les kilomètres parcourus pour apporter la matière (sachant qu’un aller-retour fait en moyenne 200 mètres, qu’il faut remonter les cailloux avec des seaux de 10 à 15 litres, qu’une brouette peut transporter 100 litres mais que les arrosoirs de 11 litres remplis d’eau sont portés à bout de bras, que le poids dépend de la masse et que des chaussures pleines de boues alourdissent le trajet)…. oui, épargnons-nous un calcul décourageant !

Tout d’abord, on a retiré une dizaine de centimètres de terre sur 2 mètres de diamètre, placé des cailloux tout autour et remplit de sable limoneux caillouteux. Ensuite, on a tracé notre spirale et intégrer les 9 premières tuiles (sur 15) pour nous aider à monter les murs du centre. On ajoute autant que possible de la terre de remblais à l’intérieur du centre.

Nous voilà à l’étape torchis… qu’on a un peu torché. Disons qu’on l’a fait en mode brute de décoffrage et au plus simple : beaucoup d’argile, du foin et un peu sable. Le mélange a été effectué directement au sol : foulé aux pieds, malaxé à la paluche et roulé à la main sous les aisselles (enfin, presque).

Un soleil incroyablement beau, nous a accompagné sur ces 2 semaines, accélérant tranquillement le processus de séchage. Avec l’éclatante lumière de cet astre chaleureux, le paysage désertique qu’offre l’hiver et les effluves de pétrichor qui éveillent notre mémoire olfactive, on perçoit des murmures mandingues qui rythment nos gestes ancestraux. Et c’est plutôt agréable.

À cet étape de construction, on déplore que nos courbes soient droites. C’est dingue ! Quand on veut faire droit c’est convexe (ou concave d’ailleurs) et quand on incurve c’est rectiligne. Il va falloir réviser notre géométrie (ou faire avec?).

Alors que la spirale s’achève, on tente finalement une petite comptabilité à vue d’œil. A minima, on estime : une dizaine de seaux sable, une bonne trentaine (voire une quarantaine) de seaux de cailloux, une quinzaine de brouettes d’argile, une quinzaine d’arrosoirs et une quantité certaine de terre et de sable pour remplir le monument (auquel on a ajouté 4 sacs de 35 litres de terre végétale et un peu de terreau (cerise sur le gâteau!).

Prochainement, on fera quelques finitions (et il faut encore encore de la terre); puis on plantera nos aromatiques. Ouf!