Snif, avant c’était une prairie…

Snif, avant c’était une prairie…

Jusqu’alors on était relativement content de notre situation : des prairies et ses petits bois alternant avec des cultures intensives (bin oui, on est au 21ème siècle). Mais depuis deux bonnes années, on observe : les labours s’annualisent, les haies se raccourcissent, les bois et les prairies disparaissent. Et maintenant, le paysage se pare d’une couleur étrange : l’orange glyphosate.

Sur la photo, on voit une parcelle transformée en champs lunaire jusqu’à son plus bas niveau: en amont du cours d’eau…

L’année précédente, c’était le champs d’en face qui déversait ses coulées de boues. Bientôt on sera un îlot : l’oasis des pollinisateurs en quête d’une terre d’asile… Alors, on ne lâche rien et on continue d’aménager pour mieux les accueillir !

On répare

Avec les fortes pluies, le vent et la grêle de fin février, la spirale aromatique a encore perdu des bouts. Dans un premier temps, on a fait une réparation rapide en attendant une météo suffisamment clémente pour faire un enduit.

Puis finalement, sur des conseils avisés, on a choisit d’abord de renforcer la structure avec une sorte de clayonnage. On utilise les branches du peuplier tremble récemment coupées pour entourer la spirale. On les tend à des piquets placés de l’autre côté du muret. Et commence à remplir de torchis.

On s’est demandé à plusieurs reprises (depuis novembre) pourquoi on avait posé ce tas de terre à l’entrée du site, et on est heureux d’avoir l’explication!!! Ce fut juste bien pratique pour préparer le torchis devant combler l’armature (une douzaine de brouettes quand même…). À voir le résultat, on a l’impression d’avoir préparer un kouglof (roulé sous les épaules). Pour terminer, il nous manque encore la couche d’enduit, mais pour l’heure : affaire à suivre.

Mangez-moi !

On a commandé des mycéliums en chevilles de pleurote gris et de shiitaké, et sur grains des pioppino (piboulade) auprès de la mycosphere. Le fournisseur belge travaillant sur commande, les délais de livraison sont plutôt long. Dans notre cas, on a dû attendre 1 mois 1/2 (les pholiotes du peuplier étant particulièrement sollicités).

Atelier pratique

On commence par cultiver les champignons en tourillons, en suivant les préconisations du producteur. Mais auparavant, il faut préparer quelques éléments dont la cire qui protégera les inoculations.

Comme on avait des feuilles contenant des impuretés, on les a épuré en les faisant fondre au bain marie dans une cassole en terre cuite. On filtre dans un bocal à l’aide d’un mi-bas .

C’est le moment de trouer : juste 200 pour débuter. Après avoir marqué notre foret de 8.5 avec du ruban adhésif (pour la profondeur), on arrive à faire 1/3 des trous avant que les batteries tombent en rade. On ne lâche pas l’affaire… on prend la chignole pour continuer (l’occasion de découvrir l’existence de muscles dans nos bras). Voilà, 3 bûches et demi de shiitaké sur frêne (à priori, on a interverti chêne et frêne).

Bon, c’était carrément fastidieux ! Et comme le protocole sanitaire est assez stricte, on a fait une bûche après l’autre. Il a donc fallu réchauffer la cire à chaque fois. Là, c’est tellement galère (en plus, c’est chaud, ça coule, …) qu’on se dit qu’on choisira l’option argile verte à l’avenir.

Pour la deuxième session, on est aidé et ça se voit. Merci Gilles! qui a fait des vraies lignes en quinconce et nous prête une chèvre pour l’occasion. Cette fois, on plante des pleurotes gris sur frêne et peuplier.

Il nous reste les myceliums sur grains de pioppino. Pour ceux-là, on prévoit d’inoculer une partie en chevilles, une autre en direct sur bûche et une dernière sur copeaux.

Petit tour d’observation

Puisqu’il se passe toujours quelque chose quelque part, on va faire un rapide débriefing les quelques parts où il se passe quelque chose.

Pour commencer on a reçu des tiges des bambous (Merci Laurent!), qu’on s’est empressé d’élaguer. Tiens, un nouveau tas de branchouilles…

On continue de déployer des cartons (en stand by au sol avant d’être implantés). Puis, on constate que les fleurs de pissenlits sont broutées, probablement par des chevreuils, tout comme les frênes (la diversion semble fonctionner).

On a édité la carte actualisée 2024 des principales plantations. Et comme on était dans les impressions, on a fait des étiquettes pour le jardin médicinal (sorte de pense-bête pédagogique).

On ne va pas faire tout le tour, mais on notera que parmi les plants qui ont résisté contre toute attente : la rhubarbe et l’ail des ours se portent hyper bien!!!

On utilise la dernière bande du potager pour y installer 2 poires de terre, chayotte, raifort, 3 patates douces. Puis on sème des petits pois, des fèves et de la roquette.

On plante aussi un figuier dernière la caravane, toujours pour compléter le trou dans la haie.

Cette année encore, on se lance dans quelques semis. L’occasion d’utiliser notre « table »… Il a fallu trouver un système D pour la couvrir : une simple bâche et du grillage.

Bon c’est pas hyper chiadé mais on verra si l’usure viendra avant ou après utilisation. Du coup, on y sème : tomates, artichauts, bourraches, échinacées, cléomes à feuille de chanvre.

Puis on plante les figuiers de barbarie dans le talus. On sème des hélianthus côté nord du tunnel (ce qui nous permet d’y faire un premier entretien). Et on prépare un nouvel espace pour de futur semis (au dernier emplacement du foin près des petits fruits).

Pour finir cet article, on terminera sur le Tarac (le cours d’eau). On se décide enfin à chercher quelques infos sur un phénomène qu’on a déjà pu observer en amont : l’ocre ferreuse, rouille ou fer des marais.