Lettre ouverte aux techniciens « du propre, net et sans bavure »

Lettre ouverte aux techniciens « du propre, net et sans bavure »

Mais où posez-vous votre regard quand le sol se dérobe sous vos pieds ?
Nous, on vous a vu tout l’hiver, tronçonner et arracher vos haies et vos bois, sans vergogne.
C’est plus pratique ! Puis ça repousse !!!

Mais ne seriez-vous pas en train de scier la branche sur laquelle vous êtes assis ?
C’est la modernité. Biner, asperger, couper, déraciner, c’est facile et rapide.
Vu ce que ça me coûte, l’a intérêt à être monstrueux, l’engin.

Mais qu’allez-vous faire pousser sans terre, sans eau (sans biodiversité) ?
Le cours de la bourse. Écoutez ceux qui spécule sur votre mort pour assurer votre vie !
Tant qu’il y a des subventions…

Mais comment faites-vous pour exhiber votre terre si maltraitée ?
La rentabilité comme obsession. Complice pour programmer l’obsolescence du vivant.
Comme ça, au moins, c’est propre et en plus ça sent bon (?).

Votre solvabilité c’est notre sol ! Mais on ne doit pas parler la même langue (de bois, de vipère) ?
Alors si vous ne voyez, ne ressentez, n’entendez, ne savourez ni ne « santé » plus rien,
Voilà des images et quelques chiffres…

Chaque année, nous perdons en France en moyenne 1,2 tonne de sol par hectare du fait de la seule érosion hydrique (…) L’érosion peut aller jusqu’à 20 tonnes par an selon les cultures et les secteurs (…) Alors qu’il nous faut en moyenne 2000 ans pour créer 10 cm de sol, nous en perdons, d’après la FAO, 0,9 mm chaque année.
https://grainesdemane.fr/lerosion-phenomene-silencieux-de-nos-campagnes/

Selon la Commission européenne, l’érosion est la principale menace pesant sur les sols. On évalue à environ 17 % de la surface du territoire européen affecté par l’érosion hydrique, soit 26 millions d’hectares. L’érosion éolienne ne concernerait qu’un million d’hectares.
https://www.planetoscope.com/sols/623-erosion-des-sols-dans-le-monde.html

Depuis 1950, 70 % des haies ont disparu des bocages français (..) malgré les programmes de plantations (perte estimée à 23 500 km/an entre la période 2017 et 2021).
Rapport du CGAAER n° 22114 – La haie, levier de la planification écologique
https://agriculture.gouv.fr/rapport-du-cgaaer-ndeg-22114-la-haie-levier-de-la-planification-ecologique

Bienvenue à Tarac plage

On imagine la force et l’intensité de la crue. Les traces des coulées de boues dans les champs à droite, à gauche et en amont attestent de la puissance du ravinement. La masse déplacée était tellement importante qu’elle a débordé sur pont. C’est franchement impressionnant !

Donc tout ça, c’est que les champs d’à côté ! Tarac prend sa source à 3km et n’est pas alimenté par d’autres cours d’eau. Bien entendu, nos ponts de bois se sont fait emporter.

Et de nouvelles plages ont fait leur apparition : un peu boue et du limon, des cailloux et beaucoup de sable… Tiens, on a retrouvé les ponts, pas trop loin, encastrés dans la rive et enlisés dans le sable. On les récupérera (enfin, ce qu’il en reste) quand Tarac sera calmé.