On voit le bout du tunnel…

On voit le bout du tunnel…

Une de nos envies « folles », c’est d’aménager un endroit pour nos grimpants (qui, pour l’instant, attendent d’être plantés). Depuis déjà quelques mois, nous avions projeté le lieu et la forme.
Pour le lieu, nous l’avions localisé en y mettant à 3 reprises une bonne couche de foin (la dernière fois, c’était mi-décembre) et en y travaillant un peu la terre.
Côté forme, on opte pour un tunnel arqué avec une hauteur maximum de 2m. Pour ce faire, on choisit le noisetier comme support. Peut-être aurait-il été plus simple d’investir dans une structure en fer mais notre chemin vers l’éphémère en aurait pris un coup !
Donc, nous avons sagement attendu la descente de sève pour tailler nos noisetiers. Ce qui, bien évidemment, nous laisse peu de temps pour construire le tunnel et profiter de cette saison pour planter.
Qu’à cela ne tienne ! Au moins, ça nous donne une deadline.

Mise en place visuelle

Afin de faire coïncider notre plan et la réalité du terrain, on commence par poser des bâtons qui symbolise nos futurs piquets. On décide de les écarter de 1m20, ce qui nous donne 29 piquets au total. Comme il s’agit d’un virage avec un carrefour, nous avons 13 piquets dans la longueur, puis 6 et 10 autres répartis en face.

Les piquets

Tout d’abord, on tronçonne des troncs à couper : pour certains en piquet d’1m60 et pour les autres, à conserver dans leur longueur. Ces derniers devaient être tresser à la structure mais ça ne l’a pas fait (malheureusement ils ont eu le temps de sécher). Globalement, il n’y a pas un seul piquet qui soit droit (mais ça fait partie du jeu).
Puis on taille les pointes et on les écorce sur un bon 40cm. Afin de les protéger un peu, on badigeonne l’extrémité d’un mélange de goudron pin, d’essence de térébenthine et d’huile de lin (à raison d’1/3 chacun). Notons que le goudron de pin possède une super odeur de résine. Il est pratique à utiliser : plutôt pâteux quand il fait froid et il devient crémeux à la chaleur.
Enfin, on creuse nos 29 trous à environ 35cm de profondeur. On aurait bien voulu faire mieux mais parfois le mieux est l’ennemi du bien (non?).

L’édification

Ça y est (presque), nous voilà prêt ! Mais c’est déjà début janvier… Alors, on s’active ! Car outre la contrainte de planter avant le grand froid de février, on craint des grosses pluies. Elles mettraient Tarac (le cours d’eau) en cru, nous empêchant de le traverser facilement pour récupérer nos noisetiers…

D’abord on installe les premiers piquets. Puis on cueille des branches (ou rejets). On réalise alors une première puis une deuxième arche et on les relie entre-elles en ogive. On avance ainsi en pallier.
Malgré tout, on s’octroie le temps de choisir les branches à tailler au moment de les exploiter. On se donne même le droit de d’utiliser des branches biscornues (même si parfois, c’est bien galère !). Ça donne un style, du genre art-thérapie…

Une étrange silhouette se dessine, aux allures d’un Shai-Hulud, le vers des sables dans le roman Dune de Frank Herbert (Denis Villeneuve, pour le film). Mais bon, là, on divague…
L’ouvrage nécessite de faire pousser ses bras; ou au moins un escabeau. Il faut aussi savoir courber en douceur (une pensée pour Élisabeth : à ses techniques callipyges et à sa conviction que « tout se mettra en place avec l’ensemble »). Et il faut une bonne quantité de ficelle (250m à vue de nez).

Régulièrement aussi, il faut prendre du recul pour vérifier la verticalité (chose pas aisé sur un terrain au dénivelé incertain). On la corrige avec des poteaux de renfort, le temps de stabiliser chaque élément mis en tension. D’ailleurs, Merci à Laure qui est arrivée, lors une belle après-midi, pour nous donner un coup de main en pleine opération délicate. Quels beaux lancés de triceps !

C’est à ce moment, que la météo, taquine, nous a donné de la pluie et du vent, voire de bonnes rafales. Et bien, notre moitié de tunnel a tenu ! Même qu’il n’a pas bougé d’une noisette… Du coup, on continue (il y a approximativement 16m de long) !

Du froid et du gèle ? On s’en fiche !!! On va le terminer ce tunnel ! Maintenant que les arches sont montées, que les piquets et leurs arceaux sont noués (et 50m de corde en plus), il ne reste plus qu’à…

…fixer les piquets. On leur mets un bon coup de masse. On ajoute des cailloux et de la terre dans les trous qu’on tasse à fond. Et voilà, nous sommes dans la dernière ligne droite sinusoïdale. Reste plus qu’à placer les renforts latéraux horizontaux.

Histoire de ne pas gaspiller, on tente un puzzle avec les morceaux qui n’ont pas trouvé place dans les arceaux. Mais il nous en faudra plus pour faire nos 3 longueurs (2 sur les côtés et 1 au dessus).

Terminé ? Et non !
Il semble manquer un étage si on veut faire grimper ou palisser nos plants. Donc, on ajoute deux autres longueurs et on noue le tout (et 100m de corde en plus).

Oh ! Hé ! Hein ! Bon !

On va s’arrêter là pour la construction de la structure. On pense certainement compléter le palissage par endroit, selon nos plantations. Mais là, on estime avoir l’essentiel car comme dirait Aristote “En toute chose, c’est la fin qui est essentiel.”