Quoi ma gueule ?

Quoi ma gueule ?

On ne fait pas la tronche mais la trogne, c’est différent! Car oui, comme annoncé dans les articles précédents, on se lance (enfin vraiment) dans la taille. Et pour nous, c’est un défi (de taille)… car ça nous peine beaucoup de couper l’herbe sous le pied de nos pionniers (KAïïïïïï! comme dirait Idéfix..)
Mais bon, ces espèces indigènes et rustiques devraient s’en remettre. On a pu constater leur croissance et on préfère les conserver à portée de main. De plus, nos fruitiers eux aussi grandissent et ils vont bientôt avoir plus besoin de soleil que de protection solaire et animal.

Attention! Ça va couper !

L’idée est clair, nette et précise; il faut : éclaircir les touffes (privilégier certains sujets), nettoyer les piquants (dégager les ronces, aubépines, églantiers et prunelliers) et déprécier des têtes (décapiter les plus gros). Et surtout, le faire individuellement en série!

On commence par les arbres ayant perdu leurs feuilles : donc les frênes. Les prochains seront les noisetiers, les aulnes glutineux et les chênes.
Finalement, on arrive à étêter nos sujets sans trop réfléchir mais avec conscience et humilité. Surtout, on doit être progressif car chaque taille induit des « déchets » à gérer…

Qu’est-ce qu’elle a ma gueule ?

Notre humour quelque peu caustique, n’est pas anodin. Il semblerait que la trogne, en patois gaulois (« trugna » : nez, museau), évoquerait la tronche.
Wikipédia nous dit même qu’il existerait 250 noms en France pour la désigner. D’ailleurs on assimile la trogne à l’arbre têtard; sa forme principale (pour la grosse tête de la larve de batracien).

D’autres conduites existent : ragosse, émonde, candélabre, têtes de chat, cépée, plessage.

Bon, c’est quand même étrange de se dire qu’on leur donne une gueule en les étêtant. Pourtant, il ne s’agit pas de sculpter le vivant, mais plutôt de perpétuer une pratique bocagère paysanne ancestrale.
En guidant ces arbres, on développe plusieurs productions : des matériaux, de l’énergie, de l’alimentaire, du fourrage, de la biomasse… et on crée un refuge de biodiversité.
Mais pour le moment, ce qui nous intéresse, c’est de contenir leur taille, nourrir les chevreuils et cultiver de l’eau (cf. article de La Vie Re-Belle).

La tête de l’emploi

Cette première session de taille nous donne déjà pas mal de matière à transformer. Qu’à cela ne tienne! On courbe quelques branches de frêne pour commencer la restauration de la zone des Ti fruits.

Parce que oui, avec le temps (presque 2 ans), la structure s’est un peu décomposée. On a choisit de ne pas la renforcer pour supprimer la forme de tunnel. À l’origine, on pensait qu’elle serait pratique pour poser un filet anti-oiseaux, mais on a plus à craindre des limaces!

Aussi, on refaçonne la bordure extérieure. On travaillera sur les portes quand on taillera les noisetiers.

Dans le même temps, on doit d’urgence consolider le tunnel des grimpants. Le dernier coup de vent a révélé les fragilités de la structure. Pour le moment, on fortifie les points faibles, mais il faudra y passer beaucoup plus de temps pour vraiment restructurer le tout.

Oh, la barbe!

Commencé en janvier et entretenu en juin , on continue le tressage de la haie sauvage côté sauvage. Ici, il y a très peu de bois à enlever. Par contre, les ronces, aubépines, prunelliers restent nombreux. Ce qui semblait être un jeu d’enfant, s’avère être un casse tête épineux.

On arrive a entremêler facilement (mais avec souplesse) la plupart des branches. Pour d’autres, plus tendues ou très courtes, on doit les nouer à la corde (jute et sisal). C’est pas le top car ça lacère, fragilise voir étrangle les arbres (même si les liens ont une durée de vie de 2 ans max), mais pour l’heure, on n’a pas mieux!

Au final, il nous a fallut près de 20 heures (dont 1 à enlever les épines de nos mains), pour nettoyer et tresser l’ensemble (plus de 55 mètres à vol d’oiseau).

La plupart des espèces tressées sont des frênes et des cornouillers. Les autres : noisetiers, érables, ormeaux, chênes.
Bon, ça fait un peu vide (car les ronces étoffaient la haie) mais on espère que ça poussera mieux au printemps…

L’envers de la face

On avait presque réussit à ne pas en parler, mais elle reste un élément capital : la météo…
Et ça commence par une bonne précipitation, qui gonfle le Tarac et maintient l’espace aquatique.

Ça nous a permit de voir si l’écoulement de la descente de tuile fonctionnait. Eh ben woui, même si c’est pas mirobolant, ça coule!!! Du coup, on creuse un peu plus pour le cas où…

Puis un coup de frais s’est installé, avec une petite gelée pour manifester son arrivée. Les capucines n’ont pas apprécié mais restent vaillantes face à l’adversité. Pour autant, on aurait bien aimé récolter d’autres graines; aussi, on tente une expérience.

Avant qu’elles ne soient totalement défraîchies, on récolte les tiges avec graines pour voir si elles peuvent continuer de croître dans l’eau.


Dans le même temps, les poires de terre se sont fanées… donc, c’est le bon moment pour les déraciner. Malheureusement, aucune racine juste des tiges qui ont raciné. On s’en doutait, car après l’attaque des campagnols (il y a 3/4 mois), elles faisaient grave la gueule. Aussi, on repique les tiges et on prie….
Ce coup de froid nous incite aussi à terminer rapidement l’aménagement de la Pépibouturière avec notre ultime petite serre d’hiver.

Bien que les températures (surtout matinales) soient fraîchement de saison, un redoux ensoleillé nous donne quelques bonnes nouvelles. Déjà, des framboises sont apparues. Puis, un semi oublié de bourrache expose sa vitalité.
Et le meilleur… notre premier shiitaké et des pleurotes sont apparus. C’est la deuxième fois, pour ces dernières, depuis fin septembre. On est assez surpris car on ne pensait plus en avoir avant le printemps. On suppose qu’en arrosant les branches inoculées après la première poussée, on aurait certainement eu d’autres récoltes.
Et pour le shiitaké, c’est juste hallucinant. On les a maintenu entassé car la phase d’incubation étaient annoncées de 12 à 18 mois. Mais là, il ne s’est passé que 8 mois! Alors que, pendant ce temps là, toujours aucune Piboulade….

Couper le mal à la racine

Le « poullueur » a encore frappé; avec une oie… Après être restée quelques jours au bas du pont, sans être emportée par les pluies, elle s’est retrouvée sur la route, à quelques mètres de là, avant de disparaître totalement… On pense qu’il tente pédagogiquement de nous faire découvrir l’univers des animaux de la basse-cour, mais on n’est pas sûre..

Ce serait t’être un thanatopracteur qui aurait loupé sa formation de taxidermiste?

Mais on ne va pas terminer notre article sur ce fait divers et invarié! Nan, il y a mieux… Nous avons discrètement fêter nos 3 ans d’acquisition officielle.

Et pour marquer le coup, on a imprimé les articles de cette dernière année. Ça nous rassure de savoir qu’un écrit propre existe. Car le blog, c’est pratique mais ça a ses limites…
C’est donc le deuxième ouvrage de la série (le premier comportant les 2 premières années d’expérimentation).

Pour ces 3 ans, on fait le souhait de continuer à voir grandir ce projet et de pouvoir le partager (c’est quand même plus parlant de montrer des arbres quand ils n’ont pas la tête d’une plante verte).
Et, on « sur-souhaite » : Merci pour le temps qui nous est donné.