Le système D, une solution solaire

Le système D, une solution solaire

À La Piboulade, « on n’a pas de pétrole, mais on a des idées » (référence en lien pour les amnésiques ou les trop jeunes). « Je dirai même plus! » : on n’a peu de matériel mais beaucoup d’huile de coude. Et puisque « Le secret pour avancer c’est de commencer » (Mark Twain), on n’hésite plus à entamer un chantier avec la débrouille (et la pugnacité) comme seule certitude…

Tiens! Et si on creusait…

La mini mare (qui réceptionne l’eau de la toiture) se remplie régulièrement mais se elle se vide tout aussi rapidement. Et puisque l’objectif est de diriger le trop plein vers l’espace aquatique, on se décide à finaliser l’ouvrage avant la repousse printanière. C’est donc une nouvelle tranchée qui parcourt le terrain, sur près de 15 mètres.

Ça c’est fait! Mais le plus dur reste à venir; parce qu’on ne sait pas quelle suite donner au chantier. En vrai, des idées on en a plein, c’est les matériaux qui manquent.
Et pendant qu’on se creuse la tête pour trouver un dénouement, on galère à circuler entre les trous et la terre (les joies du chantier…).

Trancher dans le vif

Il se passe 3 semaines avant qu’on se résigne à utiliser les moyens du bord. Et puisqu’on n’est pas sûr de notre pente ni du niveau du trop-plein, on opte pour une solution temporaire : une rigole éphémère (qu’on maçonnera peut-être le jour où on saura le faire).
Bref! On fignole notre tranchée en creusant des rebords puis on place de la bâche agricole (c’est tout ce qu’on avait sous la main, mais c’est déjà bien). On sait qu’elle va se dégrader rapidement mais elle ne devrait pas s’envoler en mille morceaux… Ça devrait tenir le temps de retravailler dignement sur l’ouvrage (d’ici 1 an?).

Avant de se jeter dans l’espace aquatique, la tranchée sillonne une butte sur 3 bons mètres. C’est pas très pratique pour un caniveau.

Aussi, on préfère terminer avec du drain agricole (reste du chantier terrasse). On l’emballe de géotextile et on referme la bâche.

Savoir-être débrouillard, c’est ingénieux

Tout en remplissant la tranchée et la mini mare de cailloux, on finit les entrées-sorties de l’écoulement.
À la première sortie (qui se jette à la mini-mare), on bidouille une tuile fériane dans laquelle on insère un bout de tuyau. À l’entrée du drain, on place la grille d’une petite passoire (pour filtrer). Et à sa sortie, on place le drain dans un tuyau calé dans un bloc creux (en terre cuite). On recouvre de cailloux puis de tuiles (pour protéger du glissement de terre).

Pour la suite, on va faire bref… une soixantaine de seaux plus tard, on a comblé l’essentiel.
Et petite finition : pour tenir la bâche de la mini-mare, on pose des tuiles sur les rebords. Merci Gilles! qui nous en a donné 10 pour terminer l’ouvrage.

Notons que, pour le fun, on a bricolé un petit passage au dessus des cailloux. Et, pris dans le mouvement, on a réparé les 3 planches cassés du pont sur le Tarac.

En prendre de la graine

Suite (et fin?) de l’opération châssis : pour finaliser la couche chaude, on a récupéré de la bouse (Merci Gilles et Nathalie!), qu’on a mélangé avec de la paille et des orties puis tassé avec une couche de terreau. On va attendre quelques jours pour voir si il y a une montée en température.

On a hâte parce qu’on a reçu des graines commandé via le bon coin. C’est tout artisanal!
Donc, il y a des graines de ricin, souchet, haricot perpétuel orteil du prêcheur, tétragone cornue, cornouiller de l’Himalaya, bardane japonaise, épinards malabar, chervis, céleri vivace, noisette de terre, herbe sucrante des aztèques, poivre du timut, carvis, raisinier de chine & des tubercules de glycine tubéreuse et de liane de madère, rhizome de sarrasin vivace et des bulbilles aériennes d’ail rocambole.

Mais pour le moment, on se lance (en retard) dans la stratification des graines de raisinier de chine, cornouiller de l’Himalaya et poivre du timut (en les mettant dans du sable au frigo).

O wim o weh

Ok, on n’a plus de titre mais on a des champignons! Enfin, presque… car on a passé une nouvelle commande auprès de la mycosphère.
On recommence les piboulades et on innove avec des chevilles de Lion’s Mane. N’est-elle pas trop « cute », cette « incredible » crinière de lion ?!!!

Cette fois, la commande est arrivée dans les temps. On peut donc « inséminer » les chevilles dans 2 branches de chêne et 1 branche d’érable (Merci Gilles! qui nous les a « récolté », avec 7 autres branches). Le processus est le même que l’an passé : on fait des trous, on plante les chevilles et on recouvre d’argile.

Pour les pholiotes du peuplier, le vendeur ne propose pas de cheville mais du mycélium sur grains.

Donc, on commence par l’inoculation des chevilles qu’on espère planter d’ici 3 à 6 semaines (temps d’incubation). On tente aussi l’expérience avec les miettes restantes du sac de chevilles de Lion’s Mane.

On partagera prochainement nos premières conclusions sur les « plantations » de l’an passé; mais pour l’heure, on dira simplement qu’il nous faut être plus vigilent au taux d’humidité.

Aussi, pour stimuler leur croissance, on innove en bâchant/débâchant et en arrosant régulièrement (2fois/semaine) selon météo. On dirait que ça plaît aux shiitakés.

D’inspiration solidaire

Pour finir, on a reçu des petits cadeaux. Des voisins sont passés spontanément pour déposer des plants, en précisant qu’on le méritait bien! C’est plaisant mais surtout réjouissant. On y voit, non seulement la reconnaissance de l’implication physique et neuronale que nécessite la débrouille, mais aussi la valorisation de cette aspiration (le fameux « DIY ») qu’ils partagent avec des présents. Finalement, ce système D est gratifiant ne serait-ce que par l’engagement qu’il suscite!

Donc, Merci Jocelyne et Olivier! pour les 2 pêchers de vigne (plantés dans la haie sauvage), le néflier du japon (en zone sauvage) et la passiflore (au tunnel). Également, Merci Laure! pour la mélisse et les topinambours.