Eh ben voilà!
Quand on a lancé notre myciculture, il y a maintenant 1 an et demi, on s’attendait à ce résultat : une profusion de champignons sur quelques branches. On se permet de jubiler un peu : no time for losers, cause we are the champignons! (parce qu’en vrai, ça n’a pas était si simple…).
Mais avant d’entrer dans le vif du sujet, on fera notre traditionnel point météo. Finalement, l’automne s’installe en douceur, nous laissant des après-midi chaudement ensoleillés. De fait, il ne pleut pas et on doit arroser les dernières plantations.
Une aventure champignonesque
Quitte à raconter cette merveilleuse histoire, commençons avec un petit résumé commenté des épisodes précédents. On a réalisé deux grandes sessions d’inoculation sur 1 an. La première, en mars/avril 2024, où l’on a « planté » des pholiotes du peuplier, des pleurotes grises et des shiitakés. La seconde, en mars 2025, avec des Lion’s Mane et encore des pholiotes.
Assez rapidement, on a constaté que la première inoculation de piboulade (les pholiotes) n’a rien donné. Il est fort probable que le bois utilisé (peuplier tremble) était « trop mort » (donc impropre à la culture). On n’exclut pas non plus une mauvaise inoculation des chevilles avec le mycélium sur grains, puisque certains tourillons ont grisé (oui, rappelons que les cyclocybes aegerita, vendus sur grains, ont été utilisés pour faire des tourillons et le substrat).
Pour autant, la plupart des chevilles ont totalement disparu et ont certainement servi de repas (« quelqu’un a mangé toute ma soupe!! »).
Précisons alors que l’expérience du substrat a échoué. il s’agissait d’ensemencer ce dernier avec du mycélium sur grains de pioppino (toujours les pholiotes du peuplier). Mais à part des coprins, rien à signaler. Là aussi, il y a sûrement eu une convergence malencontreuse de conditions sanitaires aléatoires (le substrat ayant été réalisé avec le peuplier tremble « mort ») et de prédateurs en tout genre (normal, on est dans les bois!).
Bref! Au cours de cette année, on a trié les branches qui semblaient « pourries » et on les a posé sur notre substrat loupé. Et quelle ne fut pas notre surprise d’y trouver dernièrement, une pleurote grise perdue en dessous d’une colonie de tramètes (ou lenzites?).
Du coup, on zieute plus attentivement notre culture de champignon et là Bingo! des bébés champignons. Mais notre joie fut, encore une fois, de courte durée, car à peine sortie, il se font brutalement bouffer…
Et c’est pas nouveau; on a déjà pu observer ces marques qu’on prenait jusqu’alors pour du rognage. Bien sûr, on a pensé aux sangliers mais ils auraient tout défoncé. On a aussi pensé aux chevreuils mais les branches sont difficiles d’accès pour un rognage aussi propre…
On pense alors aux limaces et aux rongeurs. Aussi, on se dit qu’en plaçant les rondins en hauteur sur des pied en fer, ça compliquera l’accès.
Ni une ni deux, on met les branches qui produisent actuellement (les pleurotes et shiitakés) sur une vieille table et des chaises (solution de l’extrême), puis on emballe le tout. C’est rudimentaire mais on espère faire mieux et plus pratique à l’avenir. Notons qu’avec cette réorganisation, on n’a pas vu de gastéropodes (« Pas un seul petit morceau, de mouche ou de vermisseau. »).
Re-bref! Au bout de 2 jours on peut dire que cette fois c’est parti : les champignons ne subissent plus d’attaque (ah!!! si on l’avait fait plus tôt…).
Comme c’est super chouette à regarder, on a fait plein de photos. Pour autant, la nouvelle disposition n’est pas commode puisque les champignons sortent des chevilles plantées en quinconce sur tout le contour des bûches.
Pour cette session de mise en production : on a fait 4 belles récoltes de pleurotes. On précisera que la cueillette a commencé 5 jours après apparition (puis les jours suivants). Et puisque des bestioles noires commencent à grignoter les sujets âgés, on n’hésite pas à récolter aussi les jeunes. On laisse passer 2 jours, mais les pleurotes ne se développent plus, d’ailleurs elles jaunissent et se font manger par les bestioles. Alors, on équeute les bouts restants et on met à l’écart le gros rondin qui semble colonisé par d’autres champignons.
Notons également que les shiitakés sont dans la place mais de manière sporadique (une dizaine de champignons). On les observe quotidiennement quand on tombe (au bout de 10 jours) sur des limaces (Grr!!). On pense qu’elles ont grimpé via la bâche qui malencontreusement touchait le sol (Pff!!).
Concernant le mystère du bois rogné, on a une nouvelle piste. En regardant de plus près certains arbres (malades) dans la forêt, on retrouve les mêmes marques de rognage mais en hauteur. On suspecte donc un grimpeur voltigeur, genre : un oiseau, un écureuil, une belette ou un gremlin? Bon, on penche quand même pour l’oiseau, parce qu’un gremlin aurait déchiré les bâches.
Pour continuer avec ce premier débrief de notre myciculture, on va parler d’incubation. C’est la période de colonisation du bois. Pour les pleurotes, il est estimé entre 6 à 18 mois. Nos premières pleurotes sont apparues au bout de 6 mois (en septembre puis en décembre 2024). Pour les shiitakés, l’incubation varie de 12 à 18 mois. Nos premiers shiitakés sont apparus au bout de 8 mois (en décembre 2024). Bien que peu productif (mais ayant été rogné), on a eu des réapparitions en février 2025 puis août 2025.
C’est positif, car ça signifie qu’il est possible de produire des champignons dans les bois (!?!) et que le taux d’humidité est resté constant malgré le peu d’arrosage effectué en période caniculaire. Ah oui, précisons que la mise à fruit des champignon n’est apparue que sur les petites branches (de frêne).
On peut aussi répondre à la question : y a t’il une différence entre la cire et l’argile verte (qui recouvre les chevilles insérées dans le bois)? Oui (il y a), car l’argile a rapidement disparu. Non, parce que les deux n’ont pas obstrué le passage des champignons et se sont fait rognés identiquement. Du coup, que ce soit avec l’un ou l’autre, voir même sans les deux, à priori, ça ne change rien.
Et pour en finir avec ce long compte-rendu, on va donner des nouvelles du second substrat effectué. Disons qu’on l’avait presque oublié… aussi, quand on y a repensé les sacs semblaient pour partie mycorhizé et moisit. On les a finalement déposé sous l’ancien substrat des bottes de pleurotes récupérées en septembre 2022.
Un brise-vue pittoresque
En mars dernier, on a installé notre idée de barrière. L’objectif étant de pouvoir stocker des matériaux à l’entrée du site, sans que ça fasse dépotoir!
Cette esquisse nous ne plaisait pas, mais on voulait prendre le temps de s’habituer puis d’affiner le concept.
Aussi, comme il nous faut prochainement libérer de l’espace pour mieux stocker (adage du 21ème siècle), on se décide à améliorer la chose. Et pour ce faire, on voit grand (si ça doit ressembler à rien, autant le faire bien).
L’ouvrage, de plus de 6 mètres, va s’établir en deux volets : une bordure en palette puis à son dos un plessis (avec les branches du futur élagage).
Donc, on commence par découper les palettes, les solidifier puis on tente une mise en place. Une fois décidé, on creuse une tranchée (ça faisait longtemps). L’objectif est de drainer le sol à l’empalement des palettes.
Autrefois, c’était le passage des tracteurs. Donc autant dire que c’est particulièrement compact (semelle de labour) et rempli de cailloux. On a rarement autant galérer à creuser; surtout qu’il faut arroser pour humidifier le sol totalement sec.
Ceci-dit, après avoir trouver le niveau du sol, on rectifie la pente et on place des tuiles maintenues par une couche de sable. On pose un géotextile rempli de gros cailloux et on recouvre de gravillons sableux
Pour réaliser notre futur plessis, on va planter des piquets. Aussi, on coupe du bois en forêt. On écorce les tronçons puis on brûle la pointe. On creuse les trous, qu’il faut encore bien humidifier, pour atteindre 30cm.
On fixe les piquets à la barrière. On remplit les palettes de terre (contenue dans du géotextile) et on repique les vignes vierges et le houblon (de l’ancienne barrière). Le palmier et le néflier du Japon survivants sont replantés en pot.
Des événements epsilonesques
Ce n’est pas facile de trouver des titres percutants à des faits routiniers. Car oui, on sort encore la débroussailleuse! Et cette fois, c’est pour entretenir la haie (Jean-Luc). On calme un peu les ronces et surtout les pervenches qui veulent envahir le terrain (et contraignent vers le bas les branches de nos plantations). C’est marrant parce que le lendemain, l’épareuse est passée pour faire le bas-côté (sur 2 jours). Et pour la première fois en presque 2 ans, les fossés ont été fait!
Débrouss’ en main, on en profite pour passer un coup au labyrinthe encore et déjà submergé par le plantain (à peine 1 mois après éclaircissement).
Sans transition, on remarquera que depuis fin août et jusqu’à mi octobre, le fond de l’espace aquatique a maintenu un niveau d’eau. Bien gorgée avec les dernières précipitations, début septembre, l’eau ne s’est tarie qu’au bout d’1 mois 1/2. On espère que ce soit la dernière réfection qui porte ces fruits…
Enfin, mentionnons quelqu’autres améliorations du quotidien : le rocket-oven a été enduit, on a retapé la petite table du four à pizza et on s’est installé un lave-main (mieux vaut tard que jamais).
En plus, on nous a donné un panneau solaire d’appoint (Merci Mika!) avec des ampoules. On pourra t’être ce laver les mains après 17h30 cet hiver?






























































